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chicaninos, bravo, il y a des phrases bien puissantes dan ton récit, mais la vrai question est: on va se voir
Par Ton Chicanos, le 26.09.2012
en fin le blog! bravo mon chicanos! je te embrasse fort là au le soleil ne brille jamais.
Par Ton Chicanos, le 23.08.2012
bouh... cher anonyme, merci de ton intérêt... mais n'hesite surtout pas à développer ton point de vue.. http:/
Par 25emeheure, le 08.04.2012
ta vie doit etre triste , j'ai meme de la peine pour toi.
Par Anonyme, le 08.04.2012
charming for me.im a hollister uk model-garrett neff
Par Robinson, le 22.03.2012
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Date de création : 03.02.2012
Dernière mise à jour :
05.07.2014
63 articles
Bouh... La mort du romantisme acte 14...
...avant que ne naisse la Routine...
En ce lundi matin, les travailleurs vont et viennent à mesure que les stations de métro défilent. Et comme toute les semaines, chaque fournée de parisiens semble vous en apprendre davantage sur l'expression "faire la gueule".
Il vous reste encore une dizaine de station lorsqu'un grand moment se profile à l'horizon. Là, au milieu des costards et des tailleurs, un petit trapu homme monte, un chariot derrière lui. Il s'installe au milieu du wagon, bien en face de vous, puis vous sourit en murmurant "ça va?". Vous le croisez environ tous les deux jours. Et tous les deux jours, c'est le seul voyageur à l'air aimable que vous rencontrez. Vous savez parfaitement ce qui va suivre et en riez intérieurement. Il démarre alors son minidisc relié à un ampli 10 watts, attrape son micro, et c'est parti...
Dans vos oreilles, vous avez l'honneur d'entendre un truc très prisé chez les jeunes: les "mashed up", ou comment mélanger deux chansons, et ce dans un but totalement inutile (cet avis n'engage évidement que moi... NDLR). Je vous laisserai seul juge sur un point: un gros allemand qui hurle "Fouette moi" dans sa langue natale ne se marie pas forcément très bien avec un roumain prônant la paix dans le monde grâce à "Imagine all the people"... Et malgré la puissance somme toute relative de son ampli, le coco arrive à couvrir l'ancien nageur est-allemand élevé aux hormones qui hurle à plein poumons dans vos écouteurs.
Arrêtant votre lecteur mp3, vous gardez néanmoins le sourire, uniquement par esprit de contradiction envers les autres voyageurs de la rame. Le chanteur enchaine déjà sur une "Bamba" endiablée, et manifestement, le classique de Los lobos achève de fermer les visages des jeunes cadres dynamiques et autres secrétaires impatientes de tester leur nouveau rouge à lèvre "sperme-proof".
Autant profiter du moment, car connaissant le répertoire du bonhomme, il reste encore quatre petites chansons. Et quoi de mieux, pour rester positif, que de faire un petit coucou à cette craquante belette qui partage votre solitude depuis environ 8 mois...
"Juste un petit coucou, pour te souhaiter une bonne journée et te dire que je préférerai être avec toi... Bisous mademoiselle..."
Le ridicule du message vous écorche toujours légèrement l'orgueil, mais après tout, les bonnes femmes restent les bonnes femmes, et vous savez pertinemment que si vous en faites trop, ça vous retombera forcément sur la tronche. Mieux vaut faire simple et bateau. Surtout que la veille, mademoiselle fut une véritable furie au plumard, signe qui ne trompe jamais: d'ici quelques heures, son utérus devrait ressembler à un gigot avant cuisson. Et dans ces moments là, elle est imprévisible. Sournoise, même. Et tout, de son anus à sa logique, devient impénétrable.
Mais, bon, ne nous leurrons pas, c'est aussi pour ça que vous appréciez la demoiselle. Un caractère de merde, ça met toujours de l'animation dans la maison. Et les longues soirées d'hiver, ça comble les silences.
Il faut aussi reconnaitre que, franchement, ça fait toujours plaisir d'envoyer un petit coucou. Tout comme c'est plaisant d'en recevoir.
Enfin, point non-négligeable, pour peu que les anglais soient un peu à la bourre, vous pourrez peut-être remettre une cartouche ce soir.
C'est donc en conquérant que vous pressez sur le bouton "envoi"...
Le message part quand vous récupérez du réseau, à la jonction de deux stations, et vous saluez le petit homme qui transfert son barda dans le wagon d'à côté. Il peut alors lire dans vos yeux le sentiment du devoir accompli, quand vous commencez à imaginer les conséquences de votre petite attention.
En plus de faire plaisir à bobonne, vous prolongez la dynamique du week-end. Un samedi soir sympa, avec alcool, potes et bonne humeur, et un dimanche à embraser les draps, le tout entrecoupé d'un match de rugby prétexte à la venue de Maitre Känter et de ses 12 canettes sur le canapé.
De plus, c'était une semaine paire. Vous avez donc dormi ensemble dans votre sombre garçonnière au bordel rassurant, et pas dans son appart beaucoup trop lumineux, où la moindre trace de merde brille de milles feux au milieux de chiottes toujours immaculés. Pour finir, comme c'est vraiment une fille bien, elle a fait votre vaisselle de toute la semaine pendant que vous faisiez semblant de dormir.
Mais, malgré tout le machisme primaire derrière lequel vous essayer de vous abriter, vous n'attendez qu'une chose: qu'elle réponde!!! Avec, si possible, une longue tirade mièvre et mielleuse à souhait, mignonne comme un nourrisson et ridiculement romantique. Un truc du style:
"Merci mon chéri, toutes mes collègues de bureau sont jalouses de tes petites attentions et de tes performances sexuelles hors normes. Vraiment, j'ai tellement de chance de t'avoir, je ne pense qu'à toi et à la puissance de tes bras, à la force de tes lèvres et au goût de ta..."
Enfin, je vous laisse extrapoler et imaginer tout ce qu'une jouvencelle comblée par son week-end pourrait répondre à une missive si douce et attentionnée de la part de son chéri.
A votre arrêt, vous descendez, la tête encore dans les étoiles, et parcourez tranquillement la dizaine de minutes vers votre lieu de travail.
Sur place, vous vous laissez allé au rituel du lundi. Machine à café et collègues en cercles, chacun y va de son anecdote sur son week-end. La conversation fleure bon la testostérone et se conclut sur le pari hebdomadaire de mâles en mal de virilité: celui qui se tapera la nouvelle stagiaire de la R.H gagnera le droit mener la meute lors du "week-end détente à Budapest" annuel organisé par l'entreprise.
Sur ces bonnes paroles, vous allez vous installer, anticipant vos tâches de la journée avant même d'être assis. La mise en route s'annonce difficile, mais vous savez que vous possédez une arme secrète, un truc imparable quand il s'agit de retrouver des forces, de l'envie et de la combativité: vous avez une chérie qui pense à vous et qui vous a envoyé un message. Et vous êtes impatient de le lire.
Alors, une fois le pc allumé, vous sortez votre téléphone et la petite enveloppe en haut à gauche confirme vos attentes. La main droite sur la souris, vous ouvrez votre boite mail pendant que, de la main gauche, vous ouvrez le texto. Comme vous êtes un homme et que vous faites déjà deux choses en même temps, vous attendez les yeux dans le vague que les deux opérations soient accomplies.
A cet instant, vous pensez: "avant l'effort, le réconfort" avant de plonger à corps perdu dans la prose de votre dulcinée:
"Ca va gros pd? Alors, ton week-end?"
Manifestement, ce n'est pas elle.
Après vérifications, c'est effectivement un pote.
Ca fait plaisir quand même, mais c'est différent.
Vous vérifiez quand même la boite de réception. Rien. Que dalle. Nada.
Vous relisez votre message, le retournant dans tous les sens, décortiquant chaque syllabe. Après une analyse poussée, rien ne se prétait à une mauvaise interprétation, même de la part d'une femme à qui tampax sert de plombier.
Vous consultez alors l'accusé de réception, formel et imparable: message remis il y a maintenant 45 minutes.
L'angoisse et l'incompréhension rentre alors dans la partie. Vous avez chaud. Une première goutte de sueur perle sur votre front, Il vous faut réagir. Ne serait-ce que pour éviter d'avoir deux grosses auréoles sur la chemise alors qu'il n'est pas encore 11h du matin.
Un éclair de genie vous traverse, mu par l'instinct de survie de ce qu'on appelle communément l'espoir: elle a envoyé un mail. Et...
Encore une fois, c'est dans le baba... Aucune nouvelle, même pas entre un spam pour du viagra et un autre pour un agrandisseur de pénis. Le vide intersidérale... Vous pourriez être célibataire qu'un plan cul aurait été plus présent pour vous en ce matin.
Bon... Patience, elle avait peut être du boulot. Mais vous la connaissez assez pour savoir qu'à 10h30 pétante, elle prend son café avec ses collègues. Et là où elle a trouvé, tous les jours pendant 8 mois, le temps et l'envie de vous envoyer un petit coucou, et bien aujourd'hui, elle n'a pas pensé à vous. Vous et votre égo démesuré, vous n'êtes plus sa priorité.
Décontenancé, assommé même, il vous est impossible de vous concentrer. Votre petit monde, centré sur votre nombril et dont le rayon s'arrete à la pointe de votre pénis, vient de voler en éclat.
Et dans les débris, vous apercevez la cause de ce bouleversement: en plus de vous comporter comme un connard avec elle, ni l'un ni l'autre ne prend plus la peine d'entretenir le couple. Et malgré votre immense capacité d'auto-persuasion ou du réveil de votre côté féminin et de sa légendaire mauvaise foi, les exemples affluent, terrassant tel un tsunami vos derniers lambeaux d'estime de vous-même.
Le dernier resto? Il y a trois mois... Le dernier ciné? Il y a un mois... Le dernier théâtre ou concert? La première fois que votre langue tourna dans sa bouche...
Mais ces derniers temps, votre vie à deux se résume à des soirées vidéos, des séries, des dimanche où ni l'un ni l'autre ne prend la peine de proposer une sortie... Pire encore, vous allez de plus en plus déjeuner chez les parents, et, signe qui ne trompe pas, votre beau-père ne vous regarde même plus comme "le pervers qui se vide les couilles dans sa sotte de fille"... Putain, le vieux grigoux semble même vous apprécier!!! Il vous demandera bientôt si sa fille est "bonne".
Il faut vous rendre à l'évidence. C'est moche, mais c'est le début de la fin de la meilleure partie d'une histoire. Quoi que vous fassiez, quoi que vous tentiez, désormais, vous savez parfaitement en votre for intérieur que la passion est morte.
Et sur sa sépulture encore fraiche, vous discernez dors et déjà la pire des mauvaises herbes, le chiendent du couple, la plante la plus carnivore qui existe pour l'Amour: la Routine...
Ainsi, vos conversations téléphoniques quotidiennes sont passées de deux heures et demi par soir à quinze minutes, temps nécessaire à votre dame pour rallier son travail à son domicile. Les crises de rire complices et les allusions salaces ont peu à peu laisser la place aux traditionnels "alors, ta journée? T'as eu du monde? T'as eu le temps de tout faire?..." d'une banalité affligeante. D'ici peu, vous passerez vos samedi soir dans le même lit, chacun un livre à la main, et dormirez en vous tournant le dos.
Le feu s'est éteint, lentement mais surement, et trop obnubilé à vous grattez les burnes en la regardant frotter les joints de votre douche, vous avez oublié de l'entrainer dessous pour lui faire l'amour plus sauvagement que DSK. De lui faire comprendre qu'elle est belle, attachante et unique, ...
Et plus important encore, de la faire rêver. Tout simplement...
Dépité, les yeux mornes et le faciès pitoyable, c'est en looser que vous regardez la journée défiler, sans jamais retrouver la moindre prise sur le réel. Vous ne bossez pas, car votre coeur n'y revient pas. Vous ressassez inlassablement: "je ne suis vraiment qu'un connard", un peu plus fort à chaque demi-heure, quand vous consultez invariablement votre téléphone, vainement accroché à l'espoir d'avoir de ses nouvelles.
Le soir venu, un bouquet de rose à la main, vous attendez la belle devant sa porte, bien que vous ne deviez pas dormir ensemble. Mais fort de cette journée de merde et de ses enseignements, vous l'enlacez et l'embrassez avec une force herculéenne, avant de murmurer: "place à l'inconnu". Saisissant sa main, vous l'entrainez vers son restaurant japonais préféré.
Sur place, vous glissez une question innocente entre deux sushis. Arrive alors la raison de son silence: "J'avais oublié mon chargeur, et je suis tombée en rade quand je te tapais une réponse. Et sinon, mon boss pense que..."
Vous respirez... A plein poumons... Encore... Et encore... Et encore...
Intérieurement, vous relativisez et remerciez le hasard de vous avoir terrifié. Parce que grâce à lui, vous avez sous les yeux une demoiselle dont le sourire, surpris et spontané, irradie littéralement la pièce. L'étincelle dans ses yeux est une porte ouverte sur ses pensées.
Vous avez marqué des points. Vous avez relancé la machine en lui offrant l'imprévu.
Alors règles ou pas, ce soir, vous êtes sûr de lui faire le cul...
Au petit matin, juste avant de vous endormir pour les deux dernières heures de la nuit, vous réalisez combien assister au lever du soleil, l'oreille de la belle collée sur le coeur, vous avait manqué.
Alors, sur vos gardes, vous vous sortirez régulièrement les doigts du cul pour relancer la machine en rompant habitudes et petits conforts, et mettrez un point d'honneur à vous montrer attentif aux besoins et aux envies de la miss. Vous ferez même la vaisselle chez elle...
Et si un jour, votre couple finissait quand même par imploser, vous aurez votre conscience pour vous, et le sentiment d'avoir mis les moyens pour vivre pleinement cette histoire.
Si en amour, beaucoup de choses appartiennent à des variables incontrôlables, laisser crever la passion avec une main dans le caleçon et une bière dans l'autre serait presque criminel, surtout par les temps qui courent...
Pour conclure, pendant qu'elle s'endormira paisiblement, la tête au creux de votre poitrine, Francis et son légendaire accent de Cabrel murmurera, tout au fond de vos pensées:
"Moi je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui, je suis le gardien du sommeil de ses nuits. Je l'aime à mourir..."