monde mort romantisme rigolo galere démotivation envie séduire jupe belle be background
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· La mort du romantisme (51)
· Maitre Renard, mauvais queutard (7)
chicaninos, bravo, il y a des phrases bien puissantes dan ton récit, mais la vrai question est: on va se voir
Par Ton Chicanos, le 26.09.2012
en fin le blog! bravo mon chicanos! je te embrasse fort là au le soleil ne brille jamais.
Par Ton Chicanos, le 23.08.2012
bouh... cher anonyme, merci de ton intérêt... mais n'hesite surtout pas à développer ton point de vue.. http:/
Par 25emeheure, le 08.04.2012
ta vie doit etre triste , j'ai meme de la peine pour toi.
Par Anonyme, le 08.04.2012
charming for me.im a hollister uk model-garrett neff
Par Robinson, le 22.03.2012
· Le romantisme, définition
· La mort du romantisme, acte 1
· La mort du romantisme acte 17
· La mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 12...
· La mort du romantisme acte 15
· La mort du romantisme, acte 3
· La mort du romantisme, acte 7
· la mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 14...
· La mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 13...
· La mort du romantisme acte 16
· Dans une larme...
· La mort du romantisme acte 19... Scène 1
· La mort du romantisme, acte 5
· La mort du romantisme acte 19, scène 4...
· Renard et le bracelet vert
Date de création : 03.02.2012
Dernière mise à jour :
05.07.2014
63 articles
Bouh... La mort du romantisme acte 19...
... Transpercé par une flèche, ou "Esprits criminels"...
... Scène 5: Just another ordinary day...
- Voilà, mission accomplie... Elle était ravie, et je suis chargée de te préciser qu'elle te remercie énormément. Elle passera tout à l'heure pour te le dire de vive voix. Et effectivement, elle est magnifique. A sa manière de s'exprimer, je la sens très douce dans sa façon d'être. Bon, je retourne en cabine.
- Merci mademoiselle. C'est cool. Juste une dernière chose avant que tu ne retournes au fond, il faut que tu sois témoin et que tu signes le ticket de caisse. On ne laisse jamais de fringues sortir du magasin sans qu'elles ne soient payées, donc voilà, je scanne et je paie la jupe. Pour 3,5 euro, je risque pas grand-chose, et comme ça quand elle passera, je n'aurai qu'à mettre mon plan à exécution.
Votre plan?
En effet, le temps que votre collègue revienne, tous les éléments se sont imbriqués dans votre tête, et vous savez parfaitement quoi faire. La belle brune va revenir, déjà pour vous dire merci, mais également parce que vous avez laissé l'étiquette sur le produit. Et quand elle voudra payer, vous la jouerez si finement qu'elle ne pourra pas refuser:
- Non, non, c'est déjà payé... Vraiment, il n' y a pas de quoi... Ca me fait plaisir... Si vous insistez, vous me remercierez avec un café...
Et le tour sera joué. Simple, précis, efficace. Et surtout imparable. Vous lui faîtes plaisir et lui laissez la main. Elle vous sera redevable, certes d'une chose minime, mais si vous l'intéressez, elle bougera.
De toute façon, la machine est déjà lancée. Il n'y a qu'à laisser le moteur tourner et les choses se dérouler. Et puisse le romantisme triompher.
En théorie...
Dix minutes plus tard, le téléphone sonne. Vous décrochez déjà avec une petite idée de l'interlocuteur qui cherche à vous joindre. Une seconde vendeuse doit arriver quinze minutes plus tard. mais depuis quelques semaines, elle est passée maitre dans l'art de poser un arrêt maladie à la dernière minute le samedi, sûrement depuis qu'elle s'est trouvé un mec.
Et votre flair ne vous a pas trompé.
- Salut. Il y a du monde? Désolé, je vais pas pouvoir venir, mon neveu est malade.
- ouais, enfin c'était déjà le cas la semaine dernière...
- Je sais, mais en plus j'ai mal au ventre.
- Ok... N'oublie pas que t'as 48 heures pour envoyé ton justificatif au siège...
- T'inquiète pas. J'irai chez le médecin lundi matin pour en avoir un...
Et voilà comment vous vous retrouvez avec un trou dans l'effectif un samedi, journée la plus forte en terme de chiffre d'affaire. Comme la semaine précédente, il va falloir faire avec. Enfin "faire sans" serait une expression plus adéquat. D'autant que l'étudiante qui vous épaule depuis le matin termine dans une petite heure, et pourra rester 45 minutes supplémentaires avant d'exploser le surplus alouable à son contrat hebdomadaire. Au moins, vous ferez des économies sur le budget d'heure, creusant un peu plus vos cernes.
La liste des conséquences défile alors dans votre tête: en lieu et place d'une heure, chacun mangera en 30 minutes chrono. Puis Il faudra courir partout pour remplir le magasin et palier à la demande des clientes. Jusqu'aux environs de 16h, quand l'affluence en magasin sera si forte que deux personnes seront monopolisées en caisse. La troisième assurera la tenue des cabines d'essayage, et vous assisterez à l'effondrement de la surface de vente: allant droit à l'essentiel, les clientes se bousculeront, arracheront les vêtements des cintres et les contempleront traîner par terre, sans jamais faire l'effort de ramasser quoi que ce soit. Le bonheur d'un monde de femmes.
Mais qu'importe. Quoi qu'il arrive, le magasin fermera ses portes à 21h, et vous retrouverez alors votre vie et votre liberté, loin des furieuses qui dominent le monde parce qu'elles viennent dépenser 20 euros dans trois jeans et deux soutien-gorges.
-Tant qu'il n'y a pas trop de monde, je te laisse 5 minutes, je vais cloper... La caisse est bloquée sur mon code, je te fais confiance... Et si ma Femme revient, tu l'attaches en cabine et tu me la déshabilles...
- Ca marche, t'inquiète pas. Je suis quand même curieuse de voir ta tête quand elle va repasser. A mon avis tu feras beaucoup moins le malin... Mais je pense que t'as un coup à jouer avec elle. A tout à l'heure. Bonne sucette à cancer.
Vous descendez sur le parvis, une marlboro aux lèvres. Le briquet fin prêt, une voix retentit dans votre dos et vous arrête dans votre geste, totalement abasourdi.
- Ah, t'es là. J'allais te rappeler. J'ai oublié de te dire, je ne serai pas là lundi non plus. Tu me passes du feu s'il te plait.
Vous vous retournez et n'en croyez pas vos yeux. Devant vous, votre vendeuse soi-disant malade, une clope au bec et la main tendue. Et manifestement, elle a plutôt bonne mine. Dans tous les cas, meilleure que la votre.
Là, c'en est trop. Sous le poids de la fatigue, de la lassitude et surtout du sourire qu'elle arbore, vous commettez l'irréparable, le geste anti-managérial au possible. Vous explosez.
- Attends, c'est une blague? T'es pas sensée être malade toi?
- Si, j'ai mal au ventre, mais j'avais plus rien à manger. Il fallait que je fasse des courses.
- Mais, t'as quand même conscience que ça fait trois samedi que tu nous mets dans la merde? Sans déconner!!! Il fait super beau, il va y avoir plein de monde, et toi tu te fouts tranquillement de notre pomme.
- Bah ouais, mais vu ce qu'ils me paient...
- Mais tu crois quoi? Tu crois qu'on vient pour la boite, nous? T'es au courant que vu les heures passées ici, t'es mieux payée que moi? Tu sais que quand t'es pas là, on se tape quand même ton boulot en plus du notre? Merde... Attends, ça veut quoi être une équipe pour toi?
- Je sais bien, et je vous respecte pour ce que vous faites. Mais moi je vais profiter du beau temps. Je t'appelle lundi pour mon arrêt. Bon courage...
Et elle vous plante là, au soleil, comme un con.
Le pire du pire, c'est que dans le fond, elle a raison. Et vous le savez pertinemment. Pas sur tous les points, certes, mais la direction ne cesse de jouer sur l'affectif et sur les bonnes relations inter-équipes. Multipliant ainsi les économies sans jamais les redistribuer, ils profitent du personnel l'esprit tranquille, arguant promesses et perspectives d'évolution si les nerfs d'une employée atteignent le point de rupture. Evidemment, faire la même proposition à plusieurs personnes leur permet de noyer le poisson et de gagner du temps. En langage d'entreprise, on appelle ça "faire avancer un troupeau d'ânes avec la même carotte". Et les connards qui maitrisent réellement cette technique poussent le bouchon encore plus loin: vous faire oublier que dans cette histoire, l'âne n'est nul autre que vous.
Mais "parce qu'en chassant le naturel, il revient au galop", vous restez et resterez sur vos positions: quand vous partagez le quotidien de quatre personnes, vous ne les laissez pas dans la merde. Quoi qu'il arrive.
Les nerfs à vifs, vous remontez en magasin. Et vu la tête de votre collègue, une nouvelle galère se profile.
- Il faut que tu rappelles le directeur régional, il vient d'appeler.
- Il appelle le samedi? Oh putain...
Effectivement, si les équipes en magasins ont un repos compensatoire hebdomadaire pour palier au travail du samedi, la direction prend quant à elle de vrais week-end. Sauf en cas de force majeure... ou de gueulante urgente.
Saisissant le classeur de résultats, vous composez son numéro de portable. Les chiffres de la veille ne devraient pas vous vouloir de savon, mais vous préférez tout de même les avoir sous les yeux pour argumenter.
A l'autre bout du fil, une sonnerie retentit, et alors que vous vous appretez à entendre la seconde, un rugissement vous ravage l'oreille.
- Qu'est ce que c'est ce taux de transformation? Hein, mais putain, c'est quoi ça? Qu'est ce que vous avez foutu hier?
- Euh... Bonjour... Bein, ecoutez...
-... non je n'écoute pas, je veux savoir ce qu'il s'est passé. Tous les magasins "Pilot Store" ont augmenté leur taux de transformation de 4 points, alors qu'à Bagnolet, on fait seulement plus 2.
- Oui, mais bon... Il y a eu plus de passages. Mais l'indice de vente n'est pas mauvais, à 2,6, et on fait quand même plus 15% de chiffres.
- Je ne vous parle pas du chiffre, je vous parle du TT. Et à Rosny, ils ont fait plus 20%.
- Oui, mais il faut voir le chiffre de l'année dernière. On partait avec un histo à 5000 euros. Plus 15%, on fait quand même 5750 euros. Pour un vendredi, c'est pas si mal. Et à Rosny, ils ont fait combien?
- Bon, ok. Ils ont fait 3000 euros. Mais ils ne sont pas en "Pilot Store". Et de toutes façons je n'appelle pour parler de Rosny, mais de Bagnolet. Alors, oui, les chiffres d'hier sont convenables, mais essayez de travailler votre taux de transfo... Briefez vos vendeuses, que l'une d'elle reste toujours sur l'avant et ne fasse que du service client.
- Ok, mais ça s'annonce délicat. On a encore un arrêt maladie, la même que la semaine dernière.
- Bon, faites ce qu'il faut... Et pour la demoiselle, préparez un compte rendu d'incident. Je vous rappelle pour la tendance de 17H...
- Ok... Merci... Bo...
Vous terminez votre phrase en discutant avec la tonalité.
Formidable. La journée n'est ni plus ni moins que merveilleuse. En moins d'une heure, toute trace de bonne humeur et d'espoir à disparu.
Le taux de transformation, ratio du nombre de clientes entrée dans les lieux et du nombre d'acheteuses, vous n'en avez rien à foutre. Mais alors pour le coup, vraiment rien. Avec le salaire de misère qu'on vous octroie, vous ne pensez clairement qu'à un seul indicateur chiffré: le CA (chiffre d'affaire), seule condition à remplir pour obtenir une prime de quelques cacahuètes supplémentaires en fin du mois.
Et suite à cette conversation, votre haine pour leur nouveau concept atteint son apogée. Pour vous, le terme "Pilot Store" représente un marteau avec lequel on vous écrase les burnes plusieurs fois par semaines.
Parce que le "Pilot Store", c'est tout un concept.
Prenez une chaîne de fringues bon marchés, qui rétrécissent et se décolorent dès le deuxième lavage. Depuis des années, cette enseigne se traîne une réputation de "hard discount du vêtements pour jeunes pucelles de 14 ans qui s'apprêtent à se faire déglinguer dans une soirée par quatre bonhommes de 20 ans". Son nom évoque invariablement le bas du panier en terme de prêt à porter.
Forcément désireuse de redorer son blason et d'élargir sa clientèle, la direction paie des "cerveaux du merchandising" pour littéralement déféquer des règles que personne ne sera jamais capable d'énoncer et soi-disant basé sur une idée unique: proposer des tenues complètes sur chaque barre de vêtements, et ce sur toute la surface du magasin. Ou plus simplement avoir des fringues mélangées partout, des séries de jeans éparses sur 200 mètres carrés et d'être totalement incapable de retrouver deux fois le même sweat-shirt.
Mais parce que, paraît-il, ce concept innovant et révolutionnaire a fait ses preuves dans le luxe, une trentaine de magasins testent ces règles silencieuses et très subjectives. En effet, avec vos collègues, vous avez découvert le réel avantage de cette situation: quand vous êtes à court d'idées pour placer des séries entières de nouveautés, vous cherchez les endroits peu remplis du magasin et lâcher les tas de vêtements au milieu du mur, en vous écriant: "Pilot Store, j'innove et je crée des tenues!!!! Et surtout, j'en ai surtout rien à foutre de leurs conneries!!!".
Le mauvais côté des choses, c'est que le moindre résultat de ces points de ventes est scruté à la loupe. Alors quotidiennement, le téléphone sonne, très souvent pour le pire. Mais bon, il faut vous estimez heureux, car la société a l'honneur de vous faire participer à leur tentative d'évolution dans la formule "esclavage moderne".
Bref...
Encore une fois, vous n'êtes qu'un pion sur l'échiquier du commerce, et devez suivre les directives des rois et des reines, bien à l'abri dans leur tour d'ivoire. Bien sûr, comme tous les pions, vous êtes également la chair à canon qu'on envoie en première ligne. Et quand les clientes ne sont pas contentes, il vous incombe de vous transformer en serpillère pour arrondir les angles.
Une voix, ou plutôt un ensemble de voix, attire votre attention. Le ton monte dans les cabines, entre votre collègue et deux clientes.
- Mais je t'emmerde sale conne. Si ce n'est pas pour ramasser mes fringues, on te paie pourquoi... Hein? Vas y, réponds...
Dans ce genre de cas, vous accourrez pour calmer le jeu. Déjà pour l'image du magasin, mais surtout pour cette jeune étudiante adorable et qui avait encore un peu d'espoir en l'humanité avant de travailler ici avec vous. Qu'elle y croit encore en partant serait une bonne chose. Une maigre réussite dans un océan d'échec, mais une réussite quand même...
- Mesdemoiselles bonjour. Tout va bien?
- Non ça ne va pas. Elle me soûle la fille, à fouiller les poches. Elle me regarde mal, là, ça va pas aller. De toute façon on se casse de ce magasin de merde.
Et les deux passent devant vous et en direction de la sortie. La bouche de votre collègue pulse d'un léger tremblement quand elle rentre dans leur cabine d'essayage pour passer sa main au dessus du miroir. Elle ressort toujours silencieuses.
Vous brisez le silence.
- Ca va? Te prends pas la tête. T'as fait ton boulot, tu n'as rien à te reprocher.
- Ouais, je sais bien. Mais je ne les sentais pas.
- T'as bien fait, tu les laisses gueuler, tu restes calme et...
- S'IL VOUS PLAIT!!!
Une cliente vous appelle alors depuis les tours bijoux, juste devant les caisses. Vous vous pressez en apercevant son expression paniquée.
- Madame, je suis à vous tout de suite...
- Les jeunes filles qui viennent de partir, je crois qu'elles vous ont pris des choses!
Et vous suivez son regard.
Posés sur la caisse, 5 antivols attendent, entourés de 4 plaquettes de bijoux. Provocation ultime, elles ont même laissé les étiquettes. Carton plein pour les poufs et leur technique rodée à la perfection. Deux d'entre elles occupent le personnel pendant que deux autres se servent.
- Putain, c'est pas vrai...
Dépité, vous calculez le prix de la marchandise volée, sans apercevoir la magnifique brune s'approche des tours bijoux, les cheveux rassemblés vers l'arrière, dans une mini-jupe que vous avez réparé un peu plus tôt dans la matinée...
... A suivre: acte 19, scène 6: every me and every you...
Pour beaucoup, les "remake" ne servent à rien. Mais parfois, Il arrive qu'une relecture dépasse son modèle. "Les nerfs à vifs", "La mouche" ou "Massacre à la tronçonneuse" par exemple.
Pour les reprises, l'histoire est la même. Parfois, un groupe transcende un morceau qu'il n'a pas écrit, réussissant à en extraire la substance, à la concentrer, pour mieux vous la recracher en plein visage.
Dans cette réserve de Bagnolet, je ne compte plus les fois où entre deux sanglots, mes collègues répétaient "dans dix ans, on se souviendra de ces années comme des pires de notre vie". Je vous encourage à bosser des années en vous répétant ça toute la journée. Vous me direz comment vous vous sentez après.
Alors quand j'allais fumer une clope, le désespoir que Sting coucha sur papier, hurlé avec toute la rage du chanteur de Machine Head, offrait de quoi tenir debout et permettait de supporter la connerie humaine qui ne cessait jamais de s'abattre de toute part. Ces 3 minutes et 31 secondes offraient de quoi s'accrocher à une idée simple: un jour cette merde finira par s'arreter, et la revanche viendra. Pas une vengeance. Mais une revanche.
Je la cherche encore...
C'est sûrement le seul morceau de Machine Head que je peux écouter, et tout le génie revient à Police. Mais jetez une oreille dessus, parce qu'en matière de haine désespérée et de rage pure, cette version de "Message in the bottle" vaut le détours.
I'll send an S.O.S to the world
I'll send an S.O.S to the world
I hope that someone gets my message in the bottle
Sending out an S.O.S, Sending out an S.O.S