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· La mort du romantisme (51)
· Maitre Renard, mauvais queutard (7)
chicaninos, bravo, il y a des phrases bien puissantes dan ton récit, mais la vrai question est: on va se voir
Par Ton Chicanos, le 26.09.2012
en fin le blog! bravo mon chicanos! je te embrasse fort là au le soleil ne brille jamais.
Par Ton Chicanos, le 23.08.2012
bouh... cher anonyme, merci de ton intérêt... mais n'hesite surtout pas à développer ton point de vue.. http:/
Par 25emeheure, le 08.04.2012
ta vie doit etre triste , j'ai meme de la peine pour toi.
Par Anonyme, le 08.04.2012
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Par Robinson, le 22.03.2012
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Date de création : 03.02.2012
Dernière mise à jour :
05.07.2014
63 articles
Bouh... La mort du romantisme... Saison 2
... Acte 1: Une route pavée de bonnes intentions...
... Scène 7: ... L'instant présent...
Une chape de béton grise et lourde recouvrait le ciel. Les nuages pleureraient un déluge d'un moment à l'autre, rendant aux hommes leur pollution dans des pluies diluviennes.
Sortant du métro, Dépressix les fixa et implora leur clémence: puisse Sandrine avoir le temps d'arriver, et surtout puissent-ils tous deux se mettre à couvert avant que les trombes d'eau ne déversent rage et colère sur les pavés.
Naturellement nerveux, les éléments ne contribuaient pas à le mettre à l'aise. Une douche l'aurait sans doute délasser après sa journée de travail, mais le timing l'en avait privé. Il avait rendez-vous à 18h avec l'aide-soignante, ce qui lui laissait à peine le temps de sauter dans les transports pour arriver à l'heure. Et comme chacun sait, un micro-climat plane sur la ligne 4: quel que soit le moment de la journée, une chaleur étouffante et tropicale enveloppe les quais et s'engouffrent au plus profond des rames, pesant sur les épaules et les consciences des nombreux voyageurs.
A la surface, la température ne correspondait pas au début d'un mois de novembre: l'air lourd et humide mettait irrémédiablement les nerfs à vifs.
Le t-shirt poisseux, Dépressix passa devant Gibert Jeune et traversa la rue pour atteindre la fontaine. La foule habituelle fourmillait devant et autours du monument. Certains touristes photographiaient les statues vert-de gris quand d'autres flânaient et admirait l'architecture. De parts et d'autres de la rue, des curieux fouinaient dans les bacs promotionnels des nombreux bouquinistes, et un flot humain remontait le boulevard Saint-Michel. Les arrêts de bus débordaient de travailleurs pressés de rentrer, et les terrasses couvertes commençaient à se remplir. Tout inspirait les sorties de bureau et le besoin de se détendre quelques heures durant.
Dépressix consulta son téléphone: pas de messages et dix minutes d'avance. Trop anxieux pour se concentrer sur les lignes de son bouquin, il chercha Sandrine au loin, au cas où elle eut également un peu d'avance.
La rue Danton déversait un flot de promeneurs sur la place Saint-André des Arts, d'où partait l'étroite rue du même, connue de tous les étudiants et des fêtards. Les bars y alternaient avec des crêperies et des restaurants, entre lesquels s'intercalaient quelques petits commerces de porcelaines ou de jeux de sociétés. Mais au milieu de cette agitation, aucune aide-soignante blonde à l'arcade percée ne pointait le bout de son nez.
Il s'approcha de la fontaine, et pour la première fois, il vit ce qu'elle représentait réellement. Dans une alcôve en arc de triomphe, l'archange Saint-Michel terrassait le diable en personne, pendant que des chimères ailées contemplaient la défaite du cornu. L'éternelle lutte du bien et du mal.
"-Un peu ce qui se passe constamment dans ta tête, en fait. Deux petites voix qui s'opposent continuellement. Et résultat, tu ne bouges jamais ton cul parce que t'es incapable de faire un putain de choix..."
Une voix le fit sursauter et le tira de sa rêverie.
- T'as l'air bien songeur, ça va? Ca fait longtemps que t'attends? demanda Sandrine en se postant juste devant lui.
- Non, non, juste le temps d'essayer de convaincre Saint-Michel que la violence est le seul refuge de l'incompétence, et que même le diable a le droit à un peu de compassion.
La jeune fille, qui s'avançait alors pour lui faire la bise, s'arrêta net. Saisie par une réelle incompréhension, elle le regarda de biais. Dépressix lut sur ses traits: "Mais de quoi parle donc ce con?".
Immédiatement, il essaya de rectifier le tir.
- T'as pas compris?, dit-il sur un ton plus léger. Ne t'inquiète pas, moi non plus. Je perds souvent le contrôle de ma langue, et...( dans sa tête, une voix acheva la phrase par "je te la collerai volontiers partout où je pourrais trouver un peu de fraîcheur", et il ferma les yeux pour se retenir et achever son discours sérieusement)... et je raconte parfois des trucs incohérents.
Puis il se pencha et l'embrassa sur chaque joue, puis se replaça face à elle. Là, il put constater que sa répartie n'eut pas l'effet escompté. L'étonnement marquait toujours le visage de la demoiselle. La tête légèrement en retrait par rapport à ses épaules, ses traits affichaient une légère mou, la commissure de ses lèvres légèrement tournée vers le bas.
Dépressix analysa cette grimace comme de la déception, à cet instant précis, sa conscience et ses névroses fracassèrent la porte de son esprit:
"-Putain, j'espère que je ne pique pas. Putain, je pique, ou pas?... Je ne sais pas si... Quand est-ce que je me suis rasé? Il y a trois jours... Je n'ai pas une barbe de taliban, mais je ne suis sûrement pas aussi doux qu'un cul de bébé..."
Et forcément, dans sa tête, il répondit à cette attaque frontale de sa folie.
"-Mais TU VAS FERMER TA GUEULE!!! Laisse moi tranquille, petite voix à la con... Laisse moi profiter de mon rencard... Laisse moi essayer de me vider les burnes et ferme-la... Enfin, NOS burnes... Parce que nous ne faisons qu'un, je te rappelle... Alors tu souffriras autant que moi tant que je n'aurai pas baisé..."
Dépressix cligna à nouveau des yeux, comme s'il essayait de mettre un point final à cette discussion interne.
- Mais t'es sûr que ça va? s'inquiéta Sandrine. T'as un truc dans l'oeil, tu n'arrêtes pas de cligner des yeux? Tu veux que je regarde dans mon sac si j'ai du produit?
- Non, non, merci, ça va. Tu sors juste du boulot, je ne vais pas te faire faire des heures sup...
- Oui, mais t'as l'air bizarre, quand même.
- Ne t'inquiète pas, je suis juste un peu crevé, la journée a été un peu longue. Mais bon, repos, demain... Et toi, comment ça s'est passé?
- Ca a été, rien de transcendant. Euh, tu ne veux pas qu'on aille se poser, avant qu'il ne commence à flotter?
Dépressix regarda le ciel. Celui avait été clément, leur laissant assez de temps pour se rejoindre. Maintenant plus que jamais, la teinte que prenait les nuages n'inspirait qu'à une chose: courir à l'abri, à moins de vouloir terminer tremper jusqu'aux os. Mais au lieu de ça, cet abruti perdait tous ses moyens et entamait tranquillement la conversation. Pour la jouer "C'est moi l'homme, donc je prends les chose en main", il venait de se saborder.
- Yep, c'est vrai, t'as raison, acquiesça-t-il. T'as une idée d'un endroit où aller? Une préférence? Un lieu de prédilection?
- Je ne sais pas... J'aime bien le starbucks, et il y en un tout droit, après le magasin de chaussures.
Si Dépressix était venu, c'était pour apprendre à la connaître. Alors il n'avait aucun droit de penser ce qui lui traversa l'esprit:
"-Oh putain, c'est pas vrai. En une demi-phrase, je viens de glaner deux infos: sur un boulevard, son seul point de repère est un magasin de chaussures. C'est donc une vraie bonne femme. Et deuxième point: elle va au starbucks. Cette merde importée tout droit des USA pour que la jeunesse puisse se croire dans une série américaines. Putain, non seulement il y en a à tous les coins de rue, affichant des prix exorbitants, mais en plus leur café n'est ni plus ni moins que de la pisse de cheval. "Allons donc nous prendre un latte avec une pointe de crème. Laquelle? Oui, celle directement issue de la vessie d'une jument texane, comme ça j'aurai l'impression de connaître la vraie saveur de la country... Tenez mon bon monsieur, 25 euros pour ces 50 cl d'urines au bon goût de l'Amérique..." "
- C'est marrant, mais t'as vraiment l'air ailleurs, dit Sandrine, cherchant le regard de Dépressix. Tu n'as peut être pas envie d'aller au Starbucks? On peut aller dans un autre café, si tu préfères.
- Non, non, pas du tout. Ca fait longtemps que je n'ai pas mis les pieds là-bas, ça me rappellera les séries, c'est cool. L'ambiance fait vraiment moderne là-bas, très... Euh... Je ne sais pas comment la décrire en fait... Je ne suis pas très doué.
- Moi, ce que j'aime bien, c'est qu'il ya vraiment pas mal de choix. Comme ça, je peux varier les boissons. J'aime bien les frappuccino, par exemple...
Dépressix puisa dans ses souvenirs.
- C'est bien le truc avec essentiellement des glaçons, et un peu de sirop?
- Oui, s'exclama-t-elle. Je suis fan.
Et une fois encore, le cerveau de notre jeune homme se mit en branle.
"-Tu m'étonnes, t'es fan de claquer 5 euros pour des putain de glaçons, préparés avec de l'eau du robinet, et trois gouttes de sucres. Putain, le marketing est vraiment une arme de destruction massive, de nos jours. Au moins, des clopes, ça coûte le même prix, mais t'en ressort avec une maladie!!! Enfin... Allons donc là-bas, et puis , si je dois t'inviter au resto, je te paierai le mac do, histoire que l'on reste dans le même univers. Sauf si t'as peur pour ton... Tiens d'ailleurs, sur le chemin, c'est le moment de mater ton cul..."
Dépressix la laissa détailler la carte éclectique et variée de la chaîne, feignant de l'écouter du mieux possible. Se tenant toujours légèrement un peu derrière, il jetait des oeillades au postérieur de la demoiselle, soit directement, soit en observant le reflet dans les vitrines du magasin. Mais encore une fois, elle avait un long haut lycra qui lui couvrait jusqu'en haut des cuisses. Néanmoins, le jeune homme adorait les silhouettes que créaient les jeans "bootcut", évasés en bas.
"-Bon, au moins, tu ne mets pas de slims trompeurs sur la marchandise. Parce qu'avec ces saloperies, on a l'impression que vous, les nanas, avez le cuisseau fermes et sportifs, mais dès qu'on fait sauter le bas, la cellulite dégueule de partout et on se retrouve à surfer sur de la gélatine. T'es peut être pas gaulée comme une déesse, mais au moins t'essaies pas de faire semblant."
Ils avaient à peine pris place dans la file d'attente que le ciel perdit patience, et explosa en véritable torrent. D'énormes gouttes frappaient le bitume, fouettant les corps qui couraient se mettre aux abris.
- On l'a échappé belle, dit Sandrine.
- Tu m'étonnes, c'était moins une, répondit son compagnon en détournant le regard vers l'intérieur.
Coincés entre une groupe de super-pouffiasse ultra-maquillée et des touristes sud-américains, Dépressix observa les lieux.
En forme de rectangle, le café branchouille disposait d'un long comptoir vitré qui longeait le coin gauche. Dans ce compartiment réfrigéré patientaient des sandwichs sous vide d'air et des donuts au glaçage épais et multicolore. Aucun doute n'était permis: chaque grain de sucre de ces gâteaux n'avaient qu'une seule vocation: tomber directement dans une paire de fesses pour y ajouter un peu de volume. Ajouté à la dose de caramel qui surplombait la crème chantilly maison au dessus de certaines boissons, la concentration calorique du big mac n'était pas loin.
Il observa tour à tour les aliments derrière le verre, puis l'effet produit sur les jeunes filles qui piaillaient devant eux. Elles dévoraient des yeux chaque pâtisserie, avide que leur pâte entretiennent leurs bourrelets naissant, sublimés par leurs jeans taille basse ultra serrés.
Manifestement, l'Amérique savait vendre du rêve: "toi aussi, mange le bon donut's et devient obèse comme une vraie californienne!!!"
- T'aimes bien les donuts? J'adore ceux là, avec le glaçage blanc et noir, demanda Sandrine d'un ton enjoué, pour lancer la conversation.
- Oh, ça fait super longtemps que je n'en ai pas mangé. Mais, si t'en veux un , vas y, fais toi plaisir, mentit Dépressix.
- Oh non, non. Surtout pas. J'ai déjà mangé chez Quick hier soir...
La seule chose qui traversa l'esprit du jeune homme fut:
"-Mais putain, qu'est ce que je vais découvrir sous ton jean, à toi? Un blob? "
Il chassa cette réflexion aussi vite qu'elle était arrivée. Leur tour arrivait, et Dépressix ne savait que choisir. Ils étaient là pour discuter, donc mieux valait prévoir une grande boisson.
- Tu prends quoi? lança la demoiselle.
- Euh, comme toi...
- Ok, donc deux grands chocolats...
- NON, rugit Dépressix.
Autours d'eux, la vie s'arrêta net. Les conversations s'arrêtèrent, et tout le monde dans un rayon de trois mètres le dévisagea. La virulence de sa réaction avait attiré l'attention, et il se décomposa dans l'instant.
Sandrine, le voyant rougir, passa d'une expression médusée à un amusement grandissant. Elle venait de comprendre que sous ses atours décontractés et mystérieux, il était juste ultra-mal à l'aise et peu sûr de lui.
Elle sourit, et pressa sa main contre le bras de Dépressix.
- Détends toi, je ne vais pas te manger. J'avais oublié que tu m'avais dit que tu ne mangeais pas de chocolat. C'est juste pas courant, donc...
- Pas de soucis... Désolé, je suis un peu nerveux. Je vais prendre un grand café, leur truc de la semaine.
Elle passa commande, et en bon gentlemen de la vieille école, Dépressix força le passage pour payer.
Ils récupérèrent les boissons, et dans les escaliers qui menaient à l'étage, Sandrine le titilla:
- Au fait, pourquoi "pas de chocolats"?
- Euh, je crois que ça me donne des boutons, répondit Dépressix, qui venait de définitivement passé un cap: de "très mal à l'aise", il avait désormais les deux pieds dans la catégorie "t'as vraiment l'air d'un con".
Etrangement, ce fut ce qui le libéra, et ce qui lui permit de profiter pleinement du reste du rendez-vous.
Trouvant miraculeusement deux places assises à une extrémité de la salle comble, ils s'installèrent, face à face. Puis les mots coulèrent...
Par saccades tout d'abord, échangeant des points de vue sur des banalités, puis chacun prit plus longuement la parole. Pour se livrer, petit à petit, et peu à peu avancer ses pions.
Sandrine baissa sa garde la première.
- Et donc, le domaine médicale, c'est venu comment? demanda Dépressix.
- Depuis toute petite en fait... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours voulu faire ça, et finalement... Mais bon, parfois c'est sympa, mais ça peut aussi être super difficile. T'es quand même au première loge du pire de l'être humain: femmes battues, drogues, maladies... T'assistes à un concentré de misère humaine impressionnant... Et puis forcément, tu vois certains patients régulièrement, parce qu'ils n'ont nulle part où aller.
- Effectivement, tu dois connaître certaines situations un peu "extrême", j'imagine...
- Ce qui est sur, c'est que tu es obligé de te "blinder" et de te forger une carapace. Sinon, tu rentres tous les soirs en larmes chez toi...
A cet instant, elle ne baissa pas la voix pour terminer sa phrase, et la laissa en suspend. Un silence lourd de sens plana un court instant. Elle replongeait dans ses débuts, une dizaine d'années plus tôt, et elle revivait ce moment révolu, mais toujours trop présent au vu de ce qu'exprimait son visage. Elle essayait de retenir ses émotions au fond d'elle-même, luttant contre un besoin évident de se confier.
Dépressix attendait, n'osant prendre la parole.
Une seconde plus tard, elle lâcha prise. Les yeux dans le vide, elle parla d'une voix grave et monocorde, les deux mains vissées sur son gobelet, comme pour s'accrocher à la réalité et ne pas perdre pieds dans le passé.
- Par exemple, quand t'es toute jeune, et qu'on amène un mec de ton âge suite à une accident de voiture. Là, il t'agrippe la main, et te supplie de ne pas le lâcher. Tu dois suivre les consignes du médecin, mais tout le monde voit son état, et tout le monde sait qu'il va mourir d'une seconde à l'autre, lui le premier d'ailleurs... Alors tu ne le lâches pas, parce que c'est la seule chose que tu puisses faire pour lui: lui tenir la main pendant qu'il meure devant toi.
Encore une fois, Dépressix garda le silence. Que dire après ça? Une bonne petite blague salace tout droit sortie des "Grosses Têtes" de Philippe Bouvard? Non, la seule chose à faire était de la laisser pousser ses confidences et d'écouter.
- Enfin, bon... Et toi, le prêt-à porter féminin, c'est venu comment?
- Un peu pareil, depuis tout petit j'adore les strings et les soutifs...
Il vit son visage s'éclairer d'un sourire, et elle soutint son regard. Le rouge autours de ses iris reflétait le poids de ses souvenirs, et l'effort qu'il lui avait fallu pour mettre sur la table une telle confidence. Une pensée pour cet événement s'accompagnait encore d'une montée de larmes chaudes. Une demoiselle à fleur de peau. Touchante. Et vraie...
Dépressix continua sur sa lancée.
- Franchement, aider les gens, et les femmes plus précisément, c'est une vocation chez moi. Tu vois, si les vêtements sont mal agencés, la pouffiasse de base est perdue. Elle ne sait plus comment s'habiller pour attirer les regards des gros blaireaux du samedi soir, et ça déséquilibre la balance cosmique de l'univers. Parce que si Pou-pouff n'est plus "top fashion", c'est tout son monde qui s'écroule. Et implicitement, le mien, mais également celui de la direction... Et que tout le monde soit content, c'est ma passion. je distribue "joie et bonheur" à pouf-land... Là où le monde ne tourne qu'autours du look et de l'apparence... Tout ce que j'aime...
Elle riait, Dépressix avait remplit sa mission. La glace était largement brisée, et ils étaient réellement sur la même longueur d'onde. La conversation ne souffrit aucun blanc. Elle s'intéressait autant à lui qu'il voulait la découvrir, et ils se renvoyèrent les questions, au gré de boutades et de surenchère dans les plaisanteries. Les sujets abordés, parfois sérieux, souvent graveleux, déroulèrent le fil d'une complicité naissante, et la suite se déroula à merveille.
A un détail près.
L'heure tournant, ils décidèrent d'aller manger dans une petite crêperie bretonne de la rue Saint-André des Arts. Sandrine connaissait l'endroit pour y être déjà venue quelques années auparavant, et ses souvenirs ne l'avait pas flouée.
De taille modeste, la salle principale de l'établissement offrait une décoration sobre et lumineuse, distillant quelques photos du phare d'Armens ou de maisons en granit rose, typique de la côte d'Armor. Sur les serviettes jaunes, les bigoudens vous invectivaient à venir découvrir les richesses des terres celtes françaises, au milieu d'une carte des principaux lieux touristiques de la région.
Tous deux affamés, ils partageaient une bouteille de cidre quand la conversation dériva fatalement sur les amours passés de chacun.
Si Dépressix n'approfondit pas réellement ses expériences précédentes, il livra néanmoins quelques bribes, comme son espoir de récupérer un jour ses couilles, restées dans la salon de la portugaise nymphomane, ou comment il avait faillit mourir étouffer dans la paire de seins d'un couguar quelques mois plus tôt.
Mais Sandrine, qui plaisantait volontiers sur le sexe, se referma pourtant comme une huître à l'évocation de son parcours sentimentale. Impossible d'en tirer quoi que ce soit.
Dépressix ne put en déduire qu'une seule chose: sur ce plan également, elle avait probablement essuyé des choses délicates.
- Oui, commença t-il, de toutes façons, on a tous un certain passé; Et il faut bien faire avec.
- Oui, mais bon parfois c'est plus ou moins difficile, répliqua t-elle, dors et déjà sur la défensive.
- A moins d'avoir fait un porno avec un poney et des nains unijambiste, je ne vois pas vraiment ce qui peut être si difficile à assumer. C'est sur que tout le monde prend des baffes, mais bon, une sextape n'est pas non plus faire carrière dans l'industrie du hard, renchérit-il, luttant pour taire la peur qui montait dans son estomac. Mais qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire avec son cul pour refuser à ce point d'en parler?
Sans se montrer trop insistant, il tendit quelques perches pour glaner des indices. Et c'est exactement à cet instant que Glenn entra dans la partie, avec des sms d'une finesse à toute épreuve.
Le premier, tout d'abord: "Alors, tu bandes en la regardant?"
Puis un second, 5 minutes plus tard: "Tu lui broutes déjà le minou ou t'as réussi à être patient, ce coup-ci?"
Et enfin 30 secondes plus tard: "Franchement, une chatte fraîche, c'est pas mille fois meilleurs que les steaks avariés que tu grignotes avec tes vieilles?... Alors, tu réponds pas? Fais pas ta timide..."
Et alors que Dépressix avait les yeux sur le dernier poème de son ami, Sandrine lui demanda:
- Et bien... C'est ta copine qui te harcèle pour savoir où t'es?
- Non, c'est Glenn... Comme toutes les bonne-femmes, il est curieuse, et il veut savoir si on passe un bon moment.
- Très bon, sourit Sandrine et posant sa main sur celle de Dépressix. Vraiment très bon... Tu n'es pas d'accord?
Un ultime message de Glenn arriva: "Très bientôt, tu courras deux plus vite, une fois qu'elle t'aura mis les boules comme des raisons secs!!! Je parie que c'est une gourmande et une folle du cul... Faudra pas que t'oublie de lui aspirer les toiles d'araignée, d'après Elise, ça fait pas mal de temps que personne ne l'a vu avec un mec... Allez, bonne soirée..."
Dépressix la regarda alors droit dans les yeux, au plus profond de son âme, pour répondre à sa question.
- Si, si, excellent même...
- Merci beaucoup, murmura Sandrine, qui se leva légèrement pour se pencher par dessus la table. Alors, elle ferma les paupières et posa délicatement ses lèvres sur celles de Dépressix...
"Mission accomplie" pensa t-il. "Enfin une fille normale, bien, et saine"...
... A suivre: Saison 2, Acte 1, scène 8: ...Tarzan, dans la chambre de Jane...
Bon, je vous épargne le couplet du "j'ai pas de talent, je fais de la merde et faut que je baise...", vous le connaissez déjà, mais sachez que le coeur y est...
A partir de maintenant, je crois que je démarre le réel processus d'exorcisme, avec tout ce qui va avec: vision d'horreur, retour des sensations tactiles, grandes phrases prononcées avec une spontanéïté ultra-blessante... Bref, la partie rigolote se profile à l'horizon, et on va tenter de dégueuler au mieux les restes obsessionnelles de cette histoire sordide...
Mais parce qu'à ce moment, j'étais encore dans une perspective pleine d'optimisme, j'essayais cette chanson comme "bande originale de la période de séduction". Comme avec toutes les nanas, en fait... C'est assez drôle de constater qu'on tombe toujours dans les mêmes schémas pour dragouiller, avec des cases et des critères pré-établis, du genre "si j'écoute ce morceaux avec elle, et qu'elle me saisit le kiki, c'est que c'est la bonne..."
Mais cette chanson est spéciale. Parce que s'il doit exister "une chanson parfaite, et une seule", c'est celle-ci.
Car même reprise à toute les sauces, mais alors vraiment toutes, de U2 à Motorhead, en passant par Incubus, Green Day, Tracy Chapman ou encore Enrique Iglesisas... (Putain, même Dalida, sous le titre "Tu croiras" ou les personnages du Roi Lion)... Et bien quelque soit l'arrangement, la mélodie reste imparable, les mots gardent tout leurs magies et les tréfonds de votre estomac se serrent d'une manière inexplicable. Un vrai bonheur...
Ben E King a donc changé la face du monde (en tout cas du mien) avec "Stand by Me", et sa magie pure...
When the night has come
And the land is dark
And the moon is the only light we'll see
No I won't be afraid, no I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by me
If the sky that we look upon
Should tumble and fall
And the mountains should crumble to the sea
I won't cry, no I won't cry
Just as long as you stand, stand by me
And darling, darling stand by me
Oh now, now stand by me
Stand by me, stand by me