livre merci vie moi monde amour homme chez coeur histoire femme bisous sourire musique photos mode société fille carte nuit soi mort cadre bande peinture texte douceur anniversaire amour
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· La mort du romantisme (51)
· Maitre Renard, mauvais queutard (7)
chicaninos, bravo, il y a des phrases bien puissantes dan ton récit, mais la vrai question est: on va se voir
Par Ton Chicanos, le 26.09.2012
en fin le blog! bravo mon chicanos! je te embrasse fort là au le soleil ne brille jamais.
Par Ton Chicanos, le 23.08.2012
bouh... cher anonyme, merci de ton intérêt... mais n'hesite surtout pas à développer ton point de vue.. http:/
Par 25emeheure, le 08.04.2012
ta vie doit etre triste , j'ai meme de la peine pour toi.
Par Anonyme, le 08.04.2012
charming for me.im a hollister uk model-garrett neff
Par Robinson, le 22.03.2012
· Le romantisme, définition
· La mort du romantisme, acte 1
· La mort du romantisme acte 17
· La mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 12...
· La mort du romantisme acte 15
· La mort du romantisme, acte 3
· La mort du romantisme, acte 7
· la mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 14...
· La mort du romantisme... Saison 2... Acte 1... Scène 13...
· La mort du romantisme acte 16
· Dans une larme...
· La mort du romantisme acte 19... Scène 1
· La mort du romantisme, acte 5
· La mort du romantisme acte 19, scène 4...
· Renard et le bracelet vert
Date de création : 03.02.2012
Dernière mise à jour :
05.07.2014
63 articles
Bouh... La mort du romantisme... Saison 2
... Acte 1: Une route pavée de bonnes intentions...
... Scène 11: Carrie, ou la languette du Flambi...
- Alors, il paraît que votre histoire, c'est du très sérieux? Au point que tu lui aies déjà filé les clefs de ton appart!!! Elle les exhibe en trophée dans le service!!!
- Putain, la conne... Je trouvais ça bizarre qu'elle ne les ai pas laissé dans la boite aux lettres en partant, mais je n'osais pas lui en parler...
- Bah, c'est cool. Ca veut dire que ça se passe mieux depuis une semaine. Donc, consommé au pieu ou pas?
- T'as raison, ouais... Je crois qu'elle a un sérieux problème, la donzelle, pour ne pas dire un gros blocage...
- Quoi? Qu'est-ce... Attends, je te rappelle, j'ai un double appel... c'est Elise... A tout de suite...
Debout à sa fenêtre grande ouverte, Dépressix écrasa sa clope et posa son portable sur le rebord en béton, à côté du cendrier. Les yeux rivés sur la voie ferrée en contre-bas, il se pencha en avant et laissa l'air frais lui mordre les joues.
En une petite demi-heure, il avait "tété" 3 cigarettes. Fermant les yeux, il imagina le goudron se répandre sur ses poumons, imbibant et figeant ses organes, tel du pétrole qui dévorait les ailes des goélands lors d'une marée noire. S'il ne calmait pas le rythme, il cracherait ses bronches dans moins d'une heure.
Au cours de la journée, entre une dizaine de café et une vingtaine de sucettes à cancer, il soumettait son organisme à rude épreuve. Il soulageait néanmoins sa conscience d'une manière totalement contradictoire: un footing quotidien. Evidemment, il ne s'élançait jamais sur le trottoir sans avoir fumer La cigarette qui lui donnait le courage de courir. Sa vie n'était qu'une grande étendue de n'importe quoi, où il annihilait et détruisait systématiquement toutes les bonnes choses qu'il s'efforçait de faire. Son existence se résumait en une perpétuelle contradiction.
Mais il fallait au moins ça pour supporter le stress de son boulot de merde, les frustrations qui en découlaient, ses souvenirs qui lui dévoraient le cerveau, et son incapacité d'acclimatation au monde extérieur.
Si seulement son couple lui offrait un échappatoire.
Mais sur l'instant, quand il songeait à Sandrine, son esprit ne projetait qu'une seule chose derrière ses paupières: l'intérieur d'une boite aux lettre, désespérément vide là où aurait du se trouver des clefs, ses clefs précisément, soigneusement glissé par sa copine quand elle avait déserté les lieux, vers midi.
Dans tous les cas, cela faisait un point supplémentaire sur lequel leur couple ne s'accordait pas. Il commençait plus tôt que Sandrine, et lui avait donc laissé un jeu de clefs pour qu'elle puisse fermer derrière elle, et ainsi passer la matinée à son rythme, chez lui. Mais bien évidemment, la logique impliquait un accord tacite, parce que tellement évident: personne ne garde les clés de son partenaire sans son accord verbal, encore moins quand le couple existe depuis moins de deux mois et qu'on a jamais tripoté les parties intimes de sa moitié.
Manifestement, la demoiselle ne partageait pas cette conception de la chose. Surtout sous l'éclairage que venait de lui rapporter Glenn...
Dépressix s'efforça de poser à plat et le plus objectivement sa perception de sa petite amie.
Qu'est ce qu'elle était? Une femme à la vie stable et établie, âgée de 33 ans. Théoriquement, cela impliquait une certaine maturité et une expérience indéniable de la vie.
Son métier? Aide-soignante, ce qui renforçait cette connaissance des autres. En contact constant et direct avec les gens, elle devait forcément avoir acquis une lecture de l'âme humaine et une empathie certaine. Et parce de son apprentissage des autres découle la découverte de soi, elle avait du se forger un caractère suffisamment fort pour ne pas voir son quotidien dévoré par la misère humaine qu'elle côtoyait inlassablement.
Pourtant, quelque chose clochait: en société, tout allait bien, mais en privé, elle montrait un tout autre visage. Perdant clairement toute confiance en elle, ses gestes démontraient une gaucherie à la limite de l'immaturité. Dépressix avait l'impression qu'elle vivait la relation trop naïvement, à la d'une manière adolescente qui découvre le fait d'avoir un petit-ami, au lieu de découvrir le petit ami en question.
Et sexuellement, la situation se passait de tout commentaire. Il aurait été plus facile de cartographier le néant que de qualifier leurs échanges physiques. Même des ados auraient été plus prompt et plus efficace qu'eux à donner des cours de copulation.
Le comportement de la demoiselle dans un lit défiait toute tentative d'analyse. Elle détruisait invariablement le peu d'initiative et d'échange érotique qu'elle créait. Dès que les peaux se dénudaient, elle devenait quelqu'un d'autre, respirait par saccades, et ses gestes devenaient brusques et mal dirigés. Mais surtout beaucoup trop clichés et convenus. Comme si elle régurgitait une théorie sans s'appuyer sur de la pratique personnel.
Depuis cette fameuse nuit où elle lui avait soufflé sur la bite tel une bougie d'anniversaire, ils avaient passé quatre ou cinq nuits sous les mêmes draps, sans qu'aucun ne dépasse le stade du torse nu. Au lieu de continuer à évoluer, leurs rapports intimes semblaient régresser. Sans que ça n'inquiète la demoiselle, évidemment.
Le sujet n'était pas encore venu sur la table, mais Dépressix soupçonnait qu'elle soit incapable de citer une pratique ou une position un peu salace qu'elle adorait. Et par dessus tout, la seule vision d'un pénis séparait le corps et l'esprit de la jeune fille en deux entités distinctes et indépendantes l'une de l'autre.
"- Je sais que Popole ne sera jamais sélectionné pour des défilés de mode, mais quand même. Ce n'est pas une raison pour ne même pas le prendre dans sa main".
Pour Dépressix, quelque chose couvait. Un non-dit et une résurgence du passé de Sandrine se tenaient tapis dans l'ombre, tuant dans l'oeuf toutes évolutions possibles de leur histoire. S'il voulait faire évoluer la situation, il devait découvrir ce secret, quel qu'il soit.
Néanmoins, il espérait une chose: puisse ce fameux secret ne pas verser dans le trauma glauque, comme il l'avait déjà rencontré avec certaines exs. Car si ce genre de traumatisme s'affronte à bras le corps avec l'aide des sentiments amoureux, le jeune homme ne ressentait pas de profondes vibrations pour sa petite amie. Son coeur ne battait pas la chamade à l'idée de la voir, il ne passait pas des heures à s'apprêter dans la salle de bain pour lui plaire, n'angoissait pas à l'idée de dire une connerie devant elle... Bref, elle ne se profilait pas comme la femme de sa vie.
Pourtant, il restait avec elle. Une petite voix lui hurlait de s'en aller, de laisser cette jeune fille régler elle-même ses problèmes, pour voguer vers d'autres horizons et d'autres poitrines, sans poils et plus affriolantes, qui sauraient venir lui fouetter le sang des joues et jouer des rythmes de Samba entre ses lèvres. Mais non, il ne pouvait se résoudre à écouter la voix de la raison et à tourner les talons.
Pourquoi?
Pour une raison très simple. La même qui l'avait poussé à s'entêter dans nombre de situations pourries et de causes perdues, à ignorer son instinct et la sacro-sainte première impression. Car ce que Dépressix voulait par dessus tout, c'était comprendre. Analyser, interpréter, cerner et comprendre.
Parce que de la connaissance des autres découle l'apprentissage de soi...
Son portable tressauta, puis la voix de Glenn l'attrapa à la volée.
- Alors micro-pénis, c'est quoi ce bordel? Tout le service est persuadé que tu vas mettre son nom sur ton bail!!!
- Tant qu'elle n'aura pas caressé les trentièmes replis de mon scrotum, ça ne risque pas. Et vu que pour l'instant, elle se contente de souffler dessus...
- Comment ça? Vous en êtes toujours au même point?
- Non, on a carrément fait trois foulées vers l'arrière. Putain, elle ne prend aucune initiative et ne propose jamais rien, soupira Dépressix sur un ton résigné. Elle se laisse mener, je n'ai l'impression de n'avoir aucun retour en face.
- T'as tenté de lui en parler?
- Non, je ne sais pas comment aborder le sujet. C'est super délicat quand même. Mais je reste persuadé qu'il y a un truc malsain derrière. Putain, Glenn, je crois que t'as réussi!
- Pardon? Réussi quoi?
- A me dégotter une nana encore plus déglingué que ce que j'ai l'habitude d'attraper tout seul!!! T'es vraiment balèze, parce que je ramène de sacré spécimen. Mais là, t'as fait beaucoup plus fort!!! Ah, je viens de recevoir un texto, ça doit être Sandrine, la reine du cul!!!
Chacun de leur côté, les deux compères allumèrent une cigarette en pouffant de rire.
Un train traversa la voie ferrée, son vacarme couvrant la musique qui berçait la pièce. Il en profita pour mettre quelque chose de plus violent, en adéquation avec la colère froide et frustrée qui alourdissait son estomac.
Faisant défilé sa bibliothèque musicale, il opta pour une valeur sûre, violente et jubilatoire à souhait. Dès les premières mesures, son humeur entra en résonance parfaite avec la rage que contenait la voix de Trent Reznor sur "Happiness in slavery", véritable chef d'oeuvre taillé dans la haine pure, et défouloir imparable en cas de choc nerveux.
Dépressix reprit alors sa conversation.
- T'es toujours là, grande folle? Désolé, la fenêtre ouverte, les trains résonnent jusque dans mes chiottes. Bon, parlons peu, mais parlons bien, t'as le droit de me dire que je ne suis qu'un salopard, mais toute la frustration que je suis en train d'accumuler, il va falloir que je lui ressorte tôt ou tard. Et à mon avis, ça ne sera ni très classe, ni très propre.
- C'est à dire?
- Bah, j'ai de plus en plus de mal à retenir certaines vannes plus qu'appuyées, voir carrément méchantes. C'est salaud, mais c'est humain. L'éternel effet cocotte-minute. T'engranges, tu tolères et tu prends sur toi, jusqu'à l'explosion. Et vu que ça n'a pas l'air d'interpeller la demoiselle que notre couple stagne au niveau " collégien de 3ème qui découvrent qu'ils peuvent se rouler des pelles dans les chiottes", quand ça va péter, je crois que je vais être très, très sec...
- La communication, mon coco, la communication, répondit Glenn sur un ton rassurant. C'est le ciment de tous les couples. Il faut que tu lui parles. Tu la vois quand?
- Je pense qu'elle a du m'envoyer un texto pour savoir ce que je foutais ce soir, et qu'elle doit proposer de passer.
- L'occasion fait le larron!!! Tu lui dit de venir, et tu mets les pieds dans le plat. Tu lances la conversation sans chichis et sans détours.
- Ouais, je sais que t'as raison. Faut juste que je trouve le courage de le faire, dit un Dépressix philosophe.
- De toute manière, tu n'as rien à perdre... Ce n'est pas pour ça qu'elle risque de te dire: "Ce soir c'est ceinture"!!!
- Encore une fois, je n'ai pas de contre-argument. Mais il y a un dernier point qui me turlupine.
- Vas-y fais péter, on m'appelle le conseiller matrimonial!!! Je résous vos problèmes de couple en dix minutes chrono.
- Quand est-ce que je lui demande quel est l'intérêt de souffler sur un pénis? Essayer de le faire s'envoler?
- Pfff... Allez, réponds lui, tête de buse. Et discute avec elle... C'est la clef du succès!!!
Dépressix raccrocha et consulta ses sms.
Comme prévu, Sandrine le contactait pour dormir chez lui. Elle avait beau avoir les clefs, elle ne débarquait pas encore à l'improviste. Mais quand même, pourquoi les avait-elle gardé?
Il répondit par l'affirmative à sa demande, un peu à contre -coeur. Il aurait volontiers passé sa soirée en tête à tête avec lui-même, mais les conseils de Glenn sonnaient justes.. Ce soir, il poserait carte sur table avec sa copine.
Il s'affaira ensuite à donner un coup de propre dans sa chambre avant l'arrivée de la demoiselle. En bordant son lit, ses yeux se posèrent sur le second tiroir de sa table de nuit. Après tout, qu'avait-il à perdre à essayer une nouvelle fois? Il ressentait du désir pour elle, et il n' y avait pas à rougir de vouloir faire l'amour à sa petite amie.
Il ouvrit alors le meuble et en tira deux emballages de préservatifs, qu'il coinça entre le matelas et le cadre du lit. Au cas où, par miracle, les choses coulaient d'elles-mêmes, il n'aurait qu'à tendre le bras pour trouver le nécessaire à une conclusion heureuse de la soirée. Il restait conscient que les probabilités de s'en servir était aussi mince que les chances que Sandrine soit la femme de sa vie. Ne serait-ce que d'une partie...
Alors quelle ne fut pas sa surprise quand deux heures après l'arrivée de la jeune fille, ils se tenaient tous deux sur le lit, dans l'obscurité et nus comme au premier jour. Les jambes écartées, elle avait l'entre-jambe ruisselant, pendant que Dépressix s'affairait à dérouler le plastique gras et odorant sur son membre gorgé de sang.
"- Bah merde, si on m'avait dit qu'on y serait, je n'y aurai pas cru. Bon, pour les préliminaires, faudra quand même revoir le truc, parce que ce serait bien qu'il y en est un peu, en fait, c'est vraiment sympa comme étape quand même. Mais jamais je n'aurais cru que t' enlèverais ton jean et ta culotte toute seule, comme une grande. D'ailleurs, faudra qu'on parle de tes culottes, aussi..."
Quand Dépressix avait demandé s'il devait sortir "l'habillage plastique de rigueur à la conclusion des opérations", elle avait répondu par l'affirmative. Depuis, elle attendait en regardant le jeune homme enfilé sa capote à travers l'obscurité.
Après s'être trompé de sens, son compagnon s'approcha d'elle, la prit dans ses bras et murmura:
- Ca va? T'es sûre de toi?
En guise de réponse, elle l'embrassa et s'allongea. Dépressix pris alors position entre les jambes de la donzelle, et s'approcha doucement, le canon face à la cible.
A taton, Popole trouva l'entrée de la caverne.
1 cm... Tout allait bien.
2 cm... Tout allait un peu moins bien. Il sentit une tension émaner de Sandrine. Tout son corps semblait se tendre, son dos ne reposait plus sur le drap. Elle se crispait.
3cm... L'imprévisible se produit.
Elle se redressa d'un coup sec, sans reculer son bas-ventre pour sortir le sexe de son partenaire. Au lieu de cela, elle enfonça tout son gros popotin au plus profond du matelas, coinçant les trois premiers centimètres du pénis aux portes de son vagin. Elle appuyait de tout son poids dessus, cisaillant la verge sous la rigidité de son bassin, avec un angle tel que n'importe qu'une baguette aurait cassé sous la pression.
Si aucun des deux n'agissaient, Dépressix risquait la fracture du pénis. En proie à la douleur aiguë et foudroyante, son instinct de survie prit le dessus.
- Ah putain, hurla t-il en s'agrippant aux épaules de Sandrine. Arrête de bouger bordel, ne bouge plus, laisse moi sortir.
- Quoi? répondit-elle sur un ton mou et sans énergie.
Dépressix se retint d'exploser dans un déluge de vulgarité. Priorité à sortir sa bite du piège à loup, parce que sinon, les conséquences pouvaient s'avérer dramatique.
Il enfonça ses deux mains sous les cuisses de sa partenaire, et la renversa sans lui demander son reste. Elle bascula sur le dos et paniqua en piaillant à petits cris. Dans une telle position, il pouvait faire ce qu'il voulait: s'enfoncer d'un coup en elle, ou se retirer tout aussi rapidement.
La première possibilité ne lui traversa même pas l'esprit: il voulait juste sortir de cette conne, brusque et dénuée de cerveau, avec qui le moindre échange adulte s'avérait impossible.
Il retira le préservatif et le balança au pied du lit. Plongeant les deux mains sur son sexe ramollissant, il palpa la partie douloureuse et s'assura qu'il n'y avait pas de casse. Il tourna alors la tête vers Sandrine, qui attendait assise, les yeux dans le vague, sans piper mot.
Que faire? exploser en hurlant et lui en mettre plein la gueule? Garder le silence et continuer à faire comme si de rien était? Lui avouer la vérité, lui dire qu'il s'emmerdait avec elle, qu'il n'était pas amoureux et ne le serait jamais?
Ses nerfs réclamaient de céder.
Mais non, il s'y refusa. Il se leva sans rien dire, et laissa la demoiselle là, sur le lit, dans son monde. Il enfila son caleçon et passa dans la pièce à côté, ouvrit la fenêtre, et s'alluma une clope, bien décidé à tirer sur cette mort lente comme si sa vie en dépendait. Mieux valait pourrir ses poumons plutôt que de se faire cisailler le pénis.
Première taffe... Toujours l'envie de la passer par la fenêtre.
Deuxième taffe... La jeter sur la voie ferrée... D'abord elle et son gros cul, à poils, puis ses fringues.
Troisième taffe... Peut être n'était-il pas nécessaire d'être aussi directe. Peut être Glenn avait-il raison. Dépressix devait sûrement engager le dialogue. Ca ne lui coûtait pas grand-chose, et ne pouvait que leur être bénéfique. Qu'il mette son orgueil en veilleuse, et qu'il prenne les devants. Elle ne se confierait pas d'elle-même, il en avait désormais la certitude.
Elle devait forcément avoir conscience de l'étrangeté de son comportement, et de l'origine de son problème, mais elle s'efforçait de faire semblant, multipliant les efforts, comme ce soir quand elle s'était déshabiller. Elle essayait de passer les paliers, mais finissait invariablement par se bloquer en cours d'accomplissement.
"- Bon, de toute manière, l'ambiance est déjà pourrie. Alors sois un grand garçon, et prend sur toi. Lance la conversation, essaie de la faire parler. Il doit y avoir une explication logique. Alors creuse en douceur pour découvrir."
Il écrasa sa clope et passa la tête dans la chambre. Sandrine se tenait toujours dans la même position, assise sur le lit, à la seule différence qu'elle avait renfilé des vêtements: un t-shirt et sa culotte.
- Je vais me faire un café. Tu en veux un?, demanda Dépressix.
- Oui, s'il te plaît, murmura la jeune fille.
- Je te le fais, tu me rejoins. On va fumer une clope. Je pense que ce serait bien qu'on...( il laissa sa voix en suspens)... discute...
- Ah oui? De quoi?
Sa voix sonna fausse et trop aiguë. Elle se savait au pied du mur, coincée dans cet appartement, entre son petit ami et son "secret". Ou plutôt, entre ce qu'elle prétendait être, et ce qu'elle était vraiment. Malgré tout, elle semblait décidée à jouer et à repousser l'instant fatidique au maximum.
Le jeune homme ne releva pas, et partit en direction de la cuisine. Il prépara les boissons, puis posa les tasses sur la table basse du salon. La demoiselle n'avait toujours pas quitté de la chambre. Dépressix pouvait l'entendre s'agiter de l'autre côté du mur, mais à quoi?
Il lança l'album "9" de Damien Rice. Le caractère intimiste et acoustique des morceaux créeraient un cadre propice aux confidences, rendant sans nul doute moins pénible le moment qu'allait traverser le couple.
Il parla alors d'une voix forte:
- Ca y est, ton café t'attend. Tu viens? Ca va?
Elle fit son apparition, et marcha jusqu'à la banquette deux places. Les cheveux attachés, elle avait repassé son jean et son gilet.
Au cours des quelques pas qu'elle venait de franchir, Dépressix n'avait pas réussit à capter son regard: les yeux rivés au sol, elle se déplaçait à la manière d'un condamné en route vers son triste sort. Même une vache se serait dirigé vers l'abattoir avec plus d'entrain qu'elle ne rejoignait son compagnon.
Elle se laissa choir dans les coussins, et rejeta la tête en arrière en soupirant. La pince qui tenait sa chevelure ripa sur le mur, dessinant un trait noir sur la peinture blanche.
- Merci, dit-elle. Oups... C'est chaud... J'ai la flemme d'aller chercher mon paquet de clopes. Je peux t'en prendre une, s'il te plaît?
- Bien sur, sers toi. Par contre ce sont des fortes, pas des lights comme les tiennes.
- Justement, c'est parfait.
Elle continuait à regarder dans toutes les directions possibles, à l'exception de sa droite. Elle refusait de croiser le regard de son compagnon.
- Bon, bah quand faut y aller, faut y aller!, commença ce dernier.
- C'est à dire? Qu'est ce qui se passe?
- Je crois qu'on a quand même tous les deux conscience de rencontrer un "léger" soucis, quand on se trouve tous les deux.
- Ah bon? Lequel? répondit-elle, encore une fois d'une voix trop haut perché pour que son étonnement soit crédible.
- Et bien, je pense que tu conviendras que dès qu'on essaie de partager un moment d'intimité, on se heurte à un "blocage" sur le plan des échanges dits "classiques" pour un couple formé par des grandes personnes, responsable.
- Comment ça, mais de quoi tu parles?
- Bon, putain, sexuellement parlant, ça ne va pas? Tu ne vas me dire le contraire, si?
- Mais ce qu'on fait, moi, ça me convient très bien. Ca me suffit amplement pour l'instant! répondit-elle le regard braqué sur la fenêtre, droit devant elle.
Elle se pencha en avant pour écraser le filtre fumant de sa marlboro. Dans le même mouvement, elle saisit une nouvelle fois le paquet rouge et blanc, puis son autre main passa au dessus du briquet. Cinq secondes plus tard, une nouvelle cigarette fumait au coin de ses lèvres.
Dépressix s'enfonça un peu plus dans le canapé en la voyant faire. D'ordinaire calme et posée, elle n'avait jamais parlé aussi sèchement en deux mois de relation. Il s'était efforcé de parler doucement, la laissant essayer de noyer le poisson. Mais dès qu'il avait ciblé un peu plus ses questions, elle était sortie de ses gonds. Et voilà qu'elle clopait comme Serge Gainsbourg! Elle vacillait sur ses positions, et se trouvait poussée dans ses derniers retranchements. Mais si le ton continuait de monter, elle risquait de se braquer. Il devait la jouer fine s'il voulait continuer de progresser dans ses découvertes.
Mais quoi qu'il arrive, il avait déjà acquis une certitude: quant elle prétendait se contenter des trois bisous autours des couilles et des caresses au dessus de la ceinture, ce n'était pas lui qu'elle essayait de convaincre. Elle tentait de se persuader elle-même.
- Enfin, t'as quand même conscience que nous sommes tous les deux adultes?, demanda t-il en s'obligeant à articuler chaque syllabe d'une voix égale. Et deux adultes qui partagent une histoire, une relation, et un lit écoute parfois, au bout d'un moment, leurs désirs corporels. Et donc, il y a certes le stade des bisous et des poutous et des câlins, et puis il y a le stade de la totale. De l'accomplissement où tu écoutes tes hormones, où les fringues sont optionnelles et... Enfin, je ne vais pas te faire un dessin...
- Je ne vois pas où tu veux en venir, s'entêta t-elle.
C'était le moment de jouer le tout pour tout, car Dépressix arrivait au bout de sa patience.
- Bon... Ok... Je crois, enfin... Je me demande, plutôt, si tu n'aurais pas un problème, ou un blocage, avec les rapports physiques... Les rapports sexuels... Le cul, quoi!!!
- Bah non, pourquoi?
- Parce qu'avec tes collègues, tu charries les patients qui ne bandes pas quand tu les tripotes, mais moi, quand je bande, tu éloignes le plus possible les mains... Putain, il faut que t'ai une sonde urinaire à me mettre pour me tripoter la bite!!!
Tout chez lui reflétait l'agacement. Il soupira encore plus en voyant Sandrine sourire bêtement. Putain, cette dernière boutade puait la frustration, la méchanceté et le ras-le-bol complet, mais tout ce que ça lui inspirait, c’était un rire niais.
Le silence s'installa, rythmé par les ballades douce-amère qui sortait de l'ordinateur. Dépressix alluma à son tour une clope, résolu à laisser le malaise s'installer dans la pièce. Après tout, elle voulait vivre dans le déni, qu'elle en assume les conséquences. Lui avait fait sa part du boulot. Il avait ouvert la conversation, ou selon l'expression consacrée: "il avait poser ses couilles sur le billard".
Une minute passa.
Puis deux.
Et enfin, elle prit la parole.
- En fait, ça fait plusieurs jours que je me dis: “ce soir je vais chez lui, et je lui balance tout”.
Elle s’arrêta pour enfin regarder son amant dans les yeux. Ce dernier mourrait d’envie de prendre la parole, mais il refusait de la couper dans son élan. Elle trouvait enfin la force de parler, et surtout, elle reconnaissait pour la première que quelque chose clochait. S’il intervenait, elle sauterait sur l’occasion pour éluder le reste de la conversation.
Elle attendit encore un court instant, espérant que le garçon prenne la parole, puis elle se résigna à poursuivre.
- Effectivement, il y a un truc... Enfin, tu l’as remarqué, ne me dis pas le contraire. Et, je pense que je n’ai même pas besoin de le dire, je pense que t’as compris.
Là, il ne put se retenir.
- Oui, comme je te l’ai dit, je pense qu’il y a un “blocage” avec le sexe. Reste à savoir de quel ordre est ce blocage. Sûrement un traumatisme en provenance de ton passé, mais je n’arrive pas à discerner ce que c’est..., répondit il le plus posément du monde.
- Mas si, je suis sûr que tu le sais et que t’as deviné. Depuis qu’on est ensemble, tu sens les choses... Ca aussi, je suis sur que l’as ressenti...
Elle ne voulait pas le dire. Quoi que ce soit, elle n’avait pas la force de poser des mots dessus. Dépressix allait devoir se risquer au jeu des suppositions. Et de par ses expériences passées, les premières possibilités de traumas qui brillait dans son esprit étaient toujours les plus glauques.
- Euh... T’as eu un problème très jeune... Un grave problème avec un mec... Un truc forcé, non consenti... Un “abus”?, dit-il, murmurant le dernier mot.
- Non, non, pas du tout... Pas du tout... Loin de là... Mais si, tu sais, tu l’as deviné, je le sens.
- Mais non, attends, si je te demande, c’est bien que je n’en sais rien...
Face à l’entêtement de la jeune fille à rester floue, sa tête se déchaîna à nouveau. Et de ce tumulte cynique jaillit la lumière.
“- Putain, mais comment veux tu que je devine le pourquoi “tu ne sais pas te servir d’une bite”!!! Je ne sais pas ce que t’as vécu jusque là...”
Il se figea, penchant légèrement la tête sur la droite. Il regarda alors son esprit jouer imbriquer et connecter tous les éléments récents de son couple.
“- Attends, c’est tout simplement que tu ne t’es jamais... Non... C’est pas possible! C’est une blague... Tu ignores combien un pénis peut être fragile, tu roules des pelles comme à 14 ans, tu ne t’occupes de tes nichons, en les laissant en frîche... Tu agis comme au début, quand on découvre les relations, à l’adolescence... Bref, comme C’ETAIT ta première relation... Ou une des premières... Mais au pieu, tu perds tous tes moyens... Parce que là, pour le coup... Oh, putain, non!!! T’as jamais tirer la queue du Mickey, en fait...”
Sortant brusquement de ses réflexions, il la regarda avec de grands yeux.
- Ca y est, t’as compris, souffla-t-elle.
- tu n’as... Jamais..., et il s’arrêta là, la laissant compléter la phrase.
Elle fuit alors son regard, et alluma encore une clope. Qui ne dit mot consent.
Dépressix s’alluma également une tige. Ni l’un ni l’autre ne parlait, chacun dans leur tête à converser avec leur esprit.
“- Oh, putain... T’as encore la languette à l’interieur du flambi... On m’en a fourni une sous plastique... Putain, ce n’est pas possible... Ce n’est pas ma vie... J’ai l’impression d’être dans un Stephen King au rabais... Mais elle a 33 ans... Pourquoi je pense irrémédiablement à “Carrie au bal du diable”, bordel... On m’a refourgué une vierge...”
... A suivre Saison 2, acte 1, scène 12...
Que dire, à part: “Souvenirs, sors de ma tête plus vite, salopard!!! Et mieux écrit que ça, espèce de petit con...”. Mais j’ai beau tenté, ça sort comme ça, à ce rythme là et pas autrement... Comme pour la taille du pénis, on ne choisit pas et on fait avec ce qu’on a... Donc je reconnais que c’est long, mais pour filer la métaphore, “ce n’est pas la taille qui compte”!!!
Pour la chanson, on continue dans les classiques des années 80, par un authentique génie, bien de chez nous cette fois-ci.
Je crois que tout petit, ce fut une des premières parties de clavier qui m’ait retourné les tripes, scellant probablement une attirance inconditionnelle pour les claviers kitschement efficaces.
Mais forcément, l’enfance et la jeunesse vous laissent bien loin du sens du texte.
Puis, les années passent, et vous jetez un regard différent sur ce qui vous a fait vibrer et trembler l’intérieur. Car cette cette fois-ci, les mots vous saisissent enfin.
Et pour le coup, malgré ce qu’à pu écrire Libération pendant des années, et au delà du fait d’être touché ou pas par le morceau, force est de reconnaître une chose: quoi que fasse ce mec, la perfection est toujours dans les parages... Elle se trouve parfois même loin derrière ce qu’il peut écrire, créer, enregistrer, ou produire.
Parce que si cette chanson restera sûrement toujours attaché à cette demoiselle, ce n’est pas tant parce que cet homme était son artiste fétiche, que parce que cette chanson résume à elle seule toute la personnalité de la demoiselle dont j’essaie d’expulser les derniers restes.
Jean-Jacques Goldmann, et “la vie par procuration”.
Des crèmes et des bains
Qui font la peau douce
Mais ça fait bien loin
Que personne ne la touche
Des mois des années
Sans personne à aimer
Et jour après jour
L’oubli de l’amour
Ses rêves et désirs
Si sages et possibles
Sans cri, sans délire
Sans inadmissible
Sur dix ou vingt pages
De photos banales
Bilan sans mystère
D’années sans lumière
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux, les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévision
Elle apprend dans la presse à scandale
La vie des autres qui s’étale
Mais finalement, de moins pire en banal
Elle finira par trouver ça normal
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux, les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévison